Les monstres
Lundi, Margaux m’appelle complètement débordée :
- Alix Alix faut que tu me dépannes à tout prix !!
- Heu… Oui pourquoi ?
- Tu ne veux pas me prendre mes enfants mercredi ? On m’a collé un jour supplémentaire au boulot pour cette semaine. Dis, est-ce que tu veux ?
Me coltiner ses mouflets, non merci. Ne cesse de me tyranniser à chaque fois qu’ils me voient.
- Mercredi, non, désolée, je ne peux pas. Moi aussi, je bosse…
- Oh alleeeeez je suis sûre que tu peux t’arranger en faisant les yeux doux à ton Brad chéri. Tu me sauverais la vie ! S'te plait s'te plait !!!
Du coup, aujourd’hui Mercredi, Dylan le lâche s'est sauvé pour la journée en prétextant une excuse bidon du genre "j'ai à faire", donc :
depuis ce matin, Anne et Thomas, 5 et 6 ans ont investi ma maison. « Investi » est un bien petit mot, « assiégé » serait plus approprié.
Là au moment même où j’écris, après avoir vécu des moments extrêmement éprouvants, je les ai collés devant Dumbo qu’il trouve complètement niais, stupide, graaave.
En fin de matinée, Thomas s’est caché dans les toilettes, pour boire « un p'tit coup de produit pour les toilettes ». M’a-t-il dit en ricanant. Ce qu’il ne savait pas c’est que je peux ouvrir mes portes de l’extérieur par un système qu’Olivier a eu le génie d’installer.
Je l’ai sorti des toilettes par le bras en le traînant jusqu’à ma chambre et je l’ai enfermé. Anne qui, deux minutes auparavant, s’était amusée à découper mes jupes en lamelles, hurlait dans mon dos que j’étais une sale sorcière et que je méritais d’être brûlée sur le champ. Mais le pire dans l’histoire, oui le pire : Thomas a ouvert la fenêtre (1er étage), debout face au vide, il a hurlé à tout le voisinage qu’il avait été enlevé par une sale mégère.
- Mais il va se taire, ce môme !!!!!!
Anne et moi nous sommes précipitées sur le perron. Il était là le diable, que dis-je, le démon, debout, prêt à sauter. Il me sort :
- Alix on va jouer à un jeu, je saute et tu me rattrapes, d’accord ?
- Joue pas avec ça mon coco. J’ui ai répondu. Ça marche pas avec moi.
- Tant pis … Il a dit et il a sauté.
Je l’ai rattrapé de mes petits bras, j’en ai eu une cheville foulée.
Conclusion : Franck (oui !) m’a emmené chez le médecin tandis que Laurence me gardait les gosses.
Lorsque je les ai récupérés, Madame Assedic m’a lancé fièrement :
- Ils sont a-do-rables !!! Sages comme des images ! Les pauvres semblaient traumatisés, mais qu’est-ce qu’il s’est passé ?
Grrr les monstres !