De sa faute
J’arrête mon boulot.
Je sais bien ce que vous allez me dire : « ce n’est pas du tout raisonnable ».
Mais trop marre, j’en ai ras la tignasse de ce job à la noix où je m’ennuie à mourir. Va falloir trouver autre chose.
Comme je suis une fille prévoyante, je ne lâcherai l’agence que lorsque j’aurais trouvé mieux.
Petites annonces à fond.
Trouver un boulot à domicile : le pied me direz-vous. Mais quoi ? Quel job ?
J’ai tout arrêté au bac, rien dans les mains.
Hôtesse, je me verrai bien en hôtesse d’accueil, non ? Enfin en y réfléchissant, ça me gaverait de rester debout toute la journée, donc nan pas hôtesse.
Serveuse aussi, non, j’ai eu ma dose. Et si je montais ma boîte ? Une boîte de conseil en je ne sais quoi ! Ou sinon animatrice radio ou travailler pour un journal au courrier du cœur.
Et si j’écrivais un bouquin ! Un bouquin c’est trop long à écrire.
Ce matin, tandis que je réfléchissais dans mon petit coin aux différentes possibilités de me trouver un job sympa, Olivier m'attrape par le bras et me fait :
- Je sais.
- Tu sais quoi ? J’ai fait en pensant à Franck dans un tremblement.
- Je sais, c’est tout, à toi de savoir ce que je sais, faut pas me prendre pour un con.
- Un con ?
- Oui mais on se comprend…
- On se comprend ? Moi je ne comprends rien en tout cas avec tes messages à la gomme.
- Il faut que je te parle, j’ai quelque chose à te dire.
- Et ben dis !
- Plus tard, ce soir je t’emmène au resto, on va discuter.
- Tu veux pas me redemander en mariage, hein ?
- Tu verras. A-t-il fait d’un air pensif. J’avais pensé que ça pourrait changer certaines choses c’est tout.
Et il est parti à l’agence, me laissant dans l’expectative la plus totale.
Un quart d’heure plus tard, Franck sonne à ma porte :
- Salut, tu viens faire un p’tit tour par chez moi ?
- Fous moi la paix. J’ai hurlé. En lui claquant la porte au nez.
C’est vrai quoi ! Tout ça c’est de sa faute, non ? Il n'avait qu’à pas être aussi craquant ce type avec son air de LUI, ses espadrilles et son chapeau de cowboy !