La confession - 1
Quand j’étais petite ma mère me forçait à aller à l’église. Devenue ado, je me tapais toutes les kermesses avec elle mais une fois adulte, j’ai dit : non.
Croyez-moi si vous voulez : Maman est très pieuse.
Ce matin, avant de partir à l’agence, elle m’appelle…. Une heure.
« - Allo Chouchouuuune, je sais que tu ne vas pas bien en ce moment…Et patati et patata… »
Comment ça je ne vais pas bien ?
- Enfin, je voulais te dire que le père de ma paroisse se tient à ta disposition pour parler avec toi.
- De quoi ?
- De tout de rien, je t’assure ça te fera du bien !
- Mais je suis très bien maman !
- T... T… T… Ne dis pas de bêtises. Tu dois passer le voir tout à l’heure après ton travail, il t’attend.
- Quoi ? Mais non !
- Ha non, tu ne vas pas recommencer avec tes « NON » habituels, fais ce que je t’ai dis, je lui ai promis !
- Tu veux que je me confesse ??? T’es folle ?
- Alleeeez c’est pour le bien de ton âme, ma chérie, il faut le faire.
- OK j’irai mais une seule fois c’est tout ! D’accord ?
- Oui, d’accord, d’accoooord. Et n’oublie pas hein ! »
Mais pourquoi j’ai dit « oui » moi ?
Et si je n’y allais pas. Mais qu’est-ce que je vais pouvoir lui dire à ce type ?
Autrefois à la confession, je m’inventais des pêchers parce que je ne savais pas quoi raconter, du genre : j’ai fracassé la tête d’un copain, je lui ai arraché les c…et lui ai fait bouffer !
Il avait pris ainsi ma mère à part en lui glissant :
- Votre fille ment comme elle respire, c’est un gros problème.
Ai empoigné mon courage à deux mains. Comme une bonne chrétienne, je suis entrée dans l’église.
Personne.
- Oh oh ? J’ai lancé, OH OH ??? Y A QUELQU’UN ?
Et là il m’est apparu. Un ange. Voyons Alix rengaine tes pulsions, c’est un prêtre, mince alors.
Jeune, grand, beau blond… Mais curé.
Sûr ! Si je lui raconte ma vie, il y a de grandes chances pour qu’il se fasse psychanalyser jusqu’à la fin de ses jours le pauvre ! Est-ce qu’il supportera le choc ?
Il m’a indiqué le confessionnal. Purée faut vraiment le vouloir, tellement inconfortable. J’ai lâché d’abord juste quelques mots :
« Désolée, je n’ai pas beaucoup de temps, prenez-moi seulement cinq minutes parce qu’au-delà, je sens que je vais finir par avoir le cul en compote ! Si j’ose dire. »
Puis, en l’apercevant là tout en face de moi, dans l’obscurité, j’ai fait d’un air très inspiré :
Bénissez-moi mon père parce que j’ai pêché…